Atelier Zen et Nature

Traductions ABZE disponibles (PDF) :   

Par Thierry Hoyois, Camp d’été de Godinne, 2019

Lors de l’atelier « Zen et Nature » organisé en 2018, un rapprochement avait été fait entre les préceptes de la permaculture et le Bouddhisme zen. Cette année, la proposition était de prendre comme point de départ un des principes fondateurs de la permaculture pour nous inspirer dans notre action écologique, qu’elle soit personnelle, dans le dojo ou dans notre rencontre avec la société « civile ». Ce principe est tout simple : « ne pas produire de déchets ».

Ces ateliers se veulent participatifs, en laissant une large part au partage et en se plaçant dans la continuité des teisho donnés par Roland chaque matin. Il est donc normal que nous nous éloignions souvent du sujet proposé au départ.

Même prendre comme cadre certains éléments importants du Dharma a été plutôt difficile ; nous nous sommes contentés d’afficher des points clés de l’enseignement, comme les Paramita, donc les Préceptes, l’Octuple sentier, les 7 Facteurs d’éveil, les 8 Satoris du Grand Homme, mais surtout comme une source d’inspiration à laquelle nous avons fait référence.

Le premier constat qui apparait lors de nos échanges est que nous nous sentons tous profondément touchés par le sujet, par la situation unique que vit l’humanité, et que nous avons à déposer le fardeau d’émotions, le ressenti qui passe par différentes phases : de l’optimisme à la déprime, la peur, l’inquiétude, la colère, la tristesse, l’agacement de voir le peu d’actions engagées, la prise de conscience de nos propres obstacles, …

A la fin du premier jour, un participant a posé cette question : « Comment faire le lien entre ces ressentis intérieurs, individuels, et les considérations échangées sur un problème global, planétaire ». La réponse est le titre d’un film très inspirant de Coline Serreau : « Solutions locales pour un désordre global » ou encore dans « le principe du colibri », cher à Pierre Rabhi : « Le pouvoir de transformer le monde est entre nos mains, l’effort individuel du colibri peut contribuer à la libération de tous ».

Que ce soit à la suite des teisho de Roland ou lors des échanges pendant cet atelier, la même question était omniprésente : « Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? » Même si nous constatons spontanément, individuellement que nous pouvons déjà être heureux de ce que nous faisons déjà, l’enjeu est énorme et nous ressentons que nous pouvons utiliser la bonne énergie qui se met en place pendant ce camp d’été pour en faire un peu plus.

Un groupe s’est aussi réuni chaque matin pendant la pause-café pour tenter de recueillir les propositions d’actions, d’engagement. Le résultat est bien sûr une nouvelle longue liste d’idées, qui couvre de nombreux sujets et s’adresse à différents niveaux de notre souhait d’action (individuel, au dojo, pour l’organisation des sesshin, global et planétaire).
Devant la multitude des choses que l’on pourrait faire, on peut vite se sentir dépassé, tout petit devant l’ampleur de la tâche. La solution est bien entendu de laisser notre pratique, zazen, inspirer notre comportement, nos moyens d’existence, nos actions.

Chaque matin, nous faisons le Vœu d’aider tous les êtres à se libérer de la souffrance et cela peut paraître naïf, inatteignable, mais c’est notre pratique quotidienne et chaque petit pas que nous faisons ici et maintenant est important.

Pour nous aider à nous structurer, la proposition a été faite lors de notre atelier de nous inspirer du modèle des « Initiatives de Transition » (lien : https://transitionnetwork.org/). C’est un mouvement citoyen issu de la permaculture, né en Angleterre à l’initiative de Rob Hopkins, et qui répond à la question : « Comment à notre niveau et sans attendre un changement qui viendrait d’en haut, pouvons-nous transformer notre société, la rendre résiliente, agréable à vivre, soutenable ». Pour qu’une initiative démarre dans une ville, un village, une rue, il suffit que quelques personnes se réunissent avec le souhait d’agir au niveau local : jardin collectif, « repair-café », échange de savoir-faire, groupement d’achats, économies d’énergie, etc.

L’initiative est symbolisée par une fleur dont le cœur est le groupe initiateur et les pétales, les différentes actions regroupées en thèmes. Vu que notre Sangha s’étend sur toute l’Europe, chaque pétale est un mini-réseau de personnes qui, à défaut de mettre en place des actions conjointes à un niveau local, s’organisent en petits réseaux, se tiennent informés des actions qu’ils mettent en place, individuellement, dans le dojo et lors de l’organisation de sesshin.

Nous présentons ces pétales ci-dessous. Ils n’ont encore pour la plupart à ce jour aucune réalité, mais ils représentent un résumé de ce que les participants du camp trouvaient intéressant de mettre en place.

Reste maintenant à vous manifester, à vous organiser entre vous pour passer à l’action.

Cœur :

C’est le point de départ de toute initiative : quelques personnes initiatrices du projet qui font ensuite le lien entre les différents pétales. Ce rôle pourrait être confié à l’ABZE, au groupe « Zen et Nature » ; notre site internet est le lieu idéal pour faire connaître ce qui se fait dans nos dojos, inspirer d’autres membres.

Pétales :

Dharma
L’objectif de ce pétale est de trouver et mettre en valeur les kusen / mondo / teisho qui sont en rapport avec l’écologie. Ils peuvent servir de source d’inspiration, par exemple lorsque des enseignants préparent un kusen, une conférence.

« Action Directe et Ecologie »
Dès le premier jour du camp, le souhait a été émis de créer un groupe militant qui fasse pacifiquement pression sur les décideurs, en participant à des manifestations, des grèves, comme le font les mouvements « Buddhists for Future », « Youth for Climate », « Extinction Rebellion ».

Transition intérieure
La proposition est de créer des cercles de parole dans les dojos. Disposer d’un espace, d’un temps où déposer, partager nos émotions face à la crise climatique, maintenir l’énergie de l’action, créer du lien.

Lettre d’engagement
Lors des camps à Grube Louise, à Godinne mais aussi au dojo de Nice, il a été proposé à chacun de noter ce qu’il fait déjà, ce qu’il s’engage à faire. Ce sont les éco-vœux du Bodhisattva. Ce pétale aurait pour but de rassembler les exemples d’engagements qui ont été exprimés, d’en publier certains sous la forme d’articles sur notre site internet, comme moyen d’inspiration pour ceux qui n’étaient pas présent lors des camps.

« Zen et Nature »
C’est l’activité « historique » du groupe Zen et Nature de l’ABZE. Ce pétale propose et fait connaitre les activités qui nous permettent de prendre conscience de notre lien avec la nature, comme par exemple les marches silencieuses, les promenades telles que proposées par le dojo de Trier (Trèves – Allemagne), qui n’a jamais manqué de nous en informer dans notre Newsletter.

« Zéro Déchets »
Ce pétale propose de faire connaitre les bonnes pratiques en vue de consommer moins, de diminuer nos déchets et d’éviter le gaspillage alimentaire.
La Sangha belge propose par exemple de se réunir régulièrement pour mettre en place des actions dans les dojos.

Echange de Savoir-Faire
C’est également un groupe de partage de bonnes pratiques, mais elles concernent les astuces et recettes qui permettent de réduire notre impact environnemental : préparation de produits ménagers ou d’hygiène, couture et réparation de nos vêtements,…

Information
Plusieurs personnes souhaitent rassembler et mettre à disposition des informations sur le sujet de l’environnement, la crise écologique, car lors de nos discussions nous avons constaté que beaucoup trouvent que l’on ne dispose pas assez de documents, de ressources, ou au contraire qu’on est submergé par une information pas souvent pertinente : empreinte écologique, charge CO2 de nos activités, proposition d’actions (pour leur donner une priorité), créer un annuaire, d’un carnet d’adresse de groupes, ressources,…

Mobilité
Ce dernier pétale souhaite proposer des solutions pour limiter l’impact CO2 lié aux trajets pour nous rendre en sesshin ou toutes les activités organisées par les dojos : covoiturage, navettes.

Un appel sera fait via la Newsletter, vous demandant de nous faire savoir ce qui est organisé par vos dojos en matière d’action écologique, afin de publier régulièrement des résumés sur notre site internet.

N’hésitez pas à signaler au Secrétariat (info@abzen.eu) si vous souhaitez participer à l’un de ces pétales. Seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin !