« C’est bien d’avoir confiance »

Entretien avec Thomas, 47 ans

Qu’est-ce qui t’a amené au zen ?

Je suis arrivé au zen grâce à des lectures sur le Bouddhisme. Je suis tombé sur un livre qui parlait de l’histoire du Bouddha et des Quatre Nobles Vérités, et cela a été une révélation pour moi. Je me suis alors posé la question : « comment procéder ? » Je suis allé voir plusieurs groupes des différentes écoles bouddhistes et c’est du zen que je me suis senti le plus proche.

Est-ce que tu te rappelles de ta première séance de zazen ?

Oui, c’était dans un dojo il y a 7 ans. C’était une découverte. Avant zazen, il y avait une initiation : on m’a d’abord expliqué la posture et la respiration, puis j’ai fait zazen avec les autres. Le premier zazen était douloureux, car mon corps n’y était pas habitué. Mais j’ai vite compris que les douleurs physiques n’étaient que passagères et qu’il fallait pratiquer régulièrement pour les dépasser. Avec le temps, c’est devenu plus facile.

Comment pratiques-tu aujourd’hui ?

Je pratique seul à la maison et aussi dans un dojo, pour garder le lien avec la sangha. Puisqu’il y a toujours des changements dans la posture du corps, c’est bien de se faire corriger. Pour l’étude du Bouddhisme zen également, j’apprécie l’échange avec les autres. Et en sesshin, on a l’occasion d’avoir un échange avec un maître.

Quel est le rôle du maître pour toi ?

J’ai mis longtemps à trouver mon maître. J’en ai vu plusieurs, lors des sesshin ou des camps d’été et me suis demandé qui pourrait être mon maître. Je me suis rendu compte que l’approche du zen avec un maître m’intéressait davantage : pour moi, le maître est comme un guide … mais je n’ai pas la chance de le voir souvent, seulement deux ou trois fois par an.

Pourquoi continues-tu à pratiquer zazen ?

Pour moi, la démarche du zen c’est de cheminer, c’est une voie. La pratique de zazen m’aide à prendre conscience de mes illusions, de mes attachements, mais il faut du temps. Mais c’est une voie de libération, alors je continue encore aujourd’hui à pratiquer.

Quelle influence a le zen sur ton quotidien ?

Le zen est toujours présent dans ma vie. Ce que j’observe, c’est que je m’engage plus, même si ce n’est pas toujours facile. Comme je pratique régulièrement, chacune de mes actions est en lien avec le zen, c’est une conséquence.
Pendant un deuil, le zen m’a aidé à passer le cap. Aujourd’hui, mon père est âgé et je l’accompagne, je le vois transformé par la vieillesse. Autrefois, il était difficile pour moi d’accepter ce changement.

Que conseillerais-tu à ceux qui commencent à pratiquer zazen ?

Pour les débutants, c’est bien d’avoir confiance, parce que c’est une voie qui n’est pas évidente au départ. On est habitué à faire quelque chose dans un but futur, mais pratiquer zazen, c’est être dans le présent. J’ai compris au bout d’un certain temps que c’est un cheminement, que je ne vais pas au dojo pour une heure et puis que « le zen c’est terminé ». Il y a beaucoup d’aspects du zen à mettre en pratique dans la vie quotidienne.