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Par Patrick Pargnien – La Teste en Octobre 2012 (France)
Il n’y a rien de plus simple que de s’asseoir, il n’y a rien de plus simple et de plus profond que d’être établis dans cette assise, être simplement là. Il n’y a rien de plus heureux que cela. Le fait d’être pleinement là avec ce qui est là tel que c’est là sans bouger, sans être pour ou contre, sans s’y attacher, sans s’y identifier nous ouvre au bonheur, à la joie. Une joie qui n’est pas dépendante des conditions extérieures, qui n’est dépendante d’aucune condition. C’est le doux parfum de la méditation assise qui peut s’imprégner dans les moindres fibres de l’être, s’imprégner dans chaque pas qui est posé dans le chemin de notre existence.
Cette joie émane d’un esprit qui est sans saisie et sans rejet, émane d’un esprit qui se libère des ornières de l’exclusion, qui n’est plus agité par les oscillations de la dualité. Pleinement établis dans le corps assis, pleinement établis dans le rythme, le mouvement du souffle, cultivez un esprit qui ne bouge pas face aux différents phénomènes, un esprit qui ne saisit pas qui ne rejette pas. Cultivez un esprit ouvert, disponible. C’est-à-dire dans cette pleine présence, observez avec attention comment et combien ce système conditionné se saisit, rejette, combat, résiste. Observez cela sans bouger. Une observation qui ne juge pas qui n’interprète pas qui n’intervient pas, soyez tout simplement complètement là.
Dès qu’il y a perception d’un phénomène quel qu’il soit, il s’élève un réflexe conditionné de se l’approprier en tant que mien, de le nommer, de s’identifier à cela en tant que moi, de l’aimer ou de le détester, de le qualifier de bon, intéressant, de mauvais, d’inintéressant, et de vouloir le garder ou de le rejeter selon l’inclinaison du moment. Cette manière de fonctionner dépose un voile qui empêche la lumière du cœur de l’esprit de rayonner. Le point essentiel est d’observer intimement cela, de le voir sans l’interpréter, ni l’analyser. Seulement le voir, être en face, sans bouger. C’est dans ce positionnement d’être là, dans cette observation que ce système perd de sa puissance, qu’il perd tout appui. Ejo disait : « Même si vous vous abstenez de relation sociale, que vous méditez seul, dans une vallée perdue, vivez de fruits sauvages, restant tout le temps assis sans jamais vous permettre de vous allonger, si dans votre esprit vous essayez d’arrêter le mouvement pour retourner à la tranquillité, de couper complètement l’illusion, de vous fixer dans la vérité absolue, de rejeter le samsara et saisir le nirvana, méprisant l’un et aimant l’autre, tout cela n’est que possessivité. »
Simplement assis et assises, établissez-vous dans l’expérience vivante de chaque instant, établissez-vous dans la plénitude de chaque instant et détendez-vous. Soyez tout simplement là, assis, assises pour la toute simple joie d’être.