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Par Silvia Leyer, atelier au camp d’été à Godinne
Le zen, en général on le pratique au dojo et en sesshin. Dans notre atelier nous avons alors commencé à réfléchir sur ce qu’on fait quand on fait zazen ou samu dans le dojo : On se concentre sur la posture du corps et sur la respiration, on fait attention à ses gestes, ses paroles et son esprit. On essaye de vivre pleinement le moment présent.
Puis, nous nous sommes demandés, pourquoi on le fait. Quelle est notre motivation pour aller au dojo et pour suivre les règles ? La motivation de Bouddha Shakyamuni était de se libérer de la souffrance. Sa motivation nous a servi comme exemple pour continuer. Nous nous sommes demandés pourquoi on souffre et ce qu’il faut pour s’en libérer et, surtout, qu’est ce qui nous empêche de nous libérer dans le quotidien ?
Souvent c’est causé par la routine quotidienne, les vieilles habitudes, les exigences familiales ou professionnelles. Et puisqu’on souffre comme tout le monde et cela a toujours été comme ça, on ne croit même pas pouvoir changer quelque chose.
Dans le quotidien, il faut donc toujours se souvenir de sa motivation pour faire zazen. Si nous ne nous servons pas seulement de cette motivation pour aller au dojo et nous inscrire à une sesshin, mais si elle nous accompagne tout au long de la journée, nous sommes plutôt prêts à adapter dans le quotidien ce que nous faisons au dojo pour revenir à l’instant présent.
Il y a plein de moments où on peut se concentrer sur la respiration et redresser le corps : dans le bus, quand on fait la queue, etc. Les tâches quotidiennes, le moment de manger, par exemple, peuvent devenir un exercice pour se souvenir de l’unité de toute chose. Lorsqu’on prépare le repas on peut se rappeler du samu de la sesshin et faire attention à bien se concentrer sur ce que l’on fait.
Ensuite nous avons examiné plusieurs actions quotidiennes : Qu’est-ce que se passe quand on se lève trop tard le matin, quand on est impatient, quand on se met en colère ? Quelles sont les conséquences pour moi et pour mon environnement ? Qu’est-ce qu’il me faut pour changer ? Parfois, quand on voit clairement ce qui se passe vraiment, on n’a même pas besoin de faire un grand effort pour changer ses habitudes.
Dans la pratique de zazen comme dans la vie sociale l’effort est important. Mais quand on fait constamment trop d’effort, quand on est trop volontariste, on s’épuise. L’effort, c’est bien pour mettre une pratique en marche, mais à un moment donné il faut bien que la pratique se soutienne elle-même. Alors, parfois il est bien de se rappeler de l’enseignement de Bouddha Shakyamuni sur la voie du milieu : ni forcer, ni être négligent.
Pendant l’atelier les participants ont écrit des pensées, des idées, des remarques sur des fiches. Nous les avons affichées et abordées ensemble. Souvent, quand on se trouve dans une situation difficile, on peut se poser la question : Qu’est-ce qu’est vraiment important ? Qu’est-ce qu’est vraiment important, pas du point de vue de l’égo, de l’esprit ordinaire, mais vu par l’esprit clair de zazen. Et c’est cet esprit que nous pouvons développer de plus en plus en dehors du dojo, du matin au soir.