Le crâne dans notre valise

Mais en toutes circonstances, même les plus difficiles, ces trois pratiques vous élèveront :

  1. Adoptez la bonne posture du corps.
  2. Respirez consciemment.
  3. Accueillez généreusement la réalité.

Cela pourrait être la fin de cet exposé, mais je suis sûr que vous aimeriez savoir comment l’histoire du crâne s’est terminée.

Tôt le matin, après une nuit blanche, j’ai entendu un véhicule entrer dans la cour. Un représentant du bureau du président est venu. Il portait un costume noir, des lunettes en or, une montre en or, deux bagues en or, et son sourire aveuglant laissait apparaître une dent en or. D’un ton amical, il s’est excusé pour ce qui m’était arrivé la veille et m’a encouragé à être patient. Puisque mon dossier était déjà sur le bureau du procureur, il ne pouvait plus intervenir. J’allai devoir attendre la fin de l’enquête. Il m’a donné son numéro et j’ai été libéré à condition de me présenter chaque jour au poste de police.

Lorsque je suis sorti dans la rue sablonneuse, il y avait un kiosque à journaux autour duquel se tenaient des groupes d’hommes qui discutaient des gros titres. Mon histoire de crâne faisait la une, heureusement seulement en Tanzanie. Ça me faisait un drôle d’effet d’acheter ces journaux.

Il a fallu six semaines pour que les tests ADN soient terminés en Afrique du Sud et que mon passeport me soit rendu. Il a ensuite fallu sept mois et demi et cinq audiences au tribunal pour que mon innocence soit reconnue et que je sois enfin libéré. Je me suis senti soulagé et profondément reconnaissant pour les prises de conscience que j’avais acquises au cours de cette aventure.

Chaque fois que j’ai des moments de désespoir, je me souviens de ces heures passées sur le sol et de ce que j’ai fait pour me réparer facilement, comme la lune brisée à la surface de la mer. Et c’est aussi ce que je veux vous donner aujourd’hui : la certitude que, dans n’importe quelle circonstance, vous portez toujours en vous un pouvoir libérateur qui peut être activé à tout moment.

Pour conclure, permettez-moi de vous inviter à vous poser la question suivante : quel est le crâne dans VOTRE valise ? Je vous invite à ouvrir votre valise et à explorer les choses cachées à l’intérieur, celles que nous ignorons. Et chaque fois que vous vous apercevez que vous êtes choqué, anxieux ou déprimé, prenez-le comme une invitation à vous reconnecter intimement avec vous-même : puissions-nous trouver le calme, puissions-nous repercevoir la réalité, et puisse notre motivation avoir pour objet la bienveillance envers les autres.

Crédit photos : Eric Tchéou