Traductions ABZE disponibles (PDF) :
Par François Lanusé, atelier au camp d’été à Godinne
Cet atelier a été très animé, la pléthore des phénomènes répétitifs dans notre quotidien fait que ceux-ci nous concernent tous, que ce soit dans notre vie professionnelle, familiale ou sociale.
Nous avons vite constaté que les actes répétitifs étaient perçus en général comme ennuyeux et développaient chez nous tout une panoplie de « trucs » permettant d’avaler la pilule : par exemple penser à autre chose, situation que nous connaissons bien pendant zazen !! Et dangereuse au volant de sa voiture. Oui, mais quand on fait le ménage, on peut mettre de la musique, ce n’est pas dangereux !
A ce moment là les échanges ont été très vifs : et pourquoi ne pas demander à notre Maître de mettre de la musique pendant zazen ?
Mais alors si, constatant que les différents moyens habiles développés pour échapper à l’ennui ne suppriment pas définitivement cet ennui, on découvrait que ces moments pouvaient devenir des occasions d’expériences enrichissantes ?
Sans attendre le retour dans la vie courante pour expérimenter les divers propositions envisagées, le dernier jour a été consacré à l’expérience du répétitif avec comme support l’argile.
Sans aucune proposition autre que la description d’un geste répétitif très simple, toutes les personnes présentes ont eu la surprise de voir apparaître dans leurs mains…un pot.
Non seulement le répétitif a rendu compétent, mais il a rendu sensible à l’inattendu.
Même sans but, la simple concentration sur un acte répétitif absorbe totalement l’attention, inutile d’ajouter autre chose.
Dès le début de l’exercice le silence s’installe, concentré sur le geste reproduit à l’infini, chaque instant est occasion de voir que la respiration est devenue régulière, que la notion de durée s’est dissoute, que l’on a pas besoin d’autre chose et que seule la présence à l’instant suffit. On va au bout sans autre attente. Le moment présent est plénitude.