Sesshin en période de Covid

Traductions ABZE disponibles (PDF) :  

Par Bruno Bonduelle, octobre 2020

Le week-end dernier, le Dojo d’Anduze organisait sa sesshin annuelle dirigée par Roland dans un hameau de la communauté de l’Arche au-dessus de Lodève.
De nombreuses personnes inscrites avaient annulé en dernière minute : peur du Coronavirus ? Refus de porter le masque ? Il est difficile pour les responsables de Dojo d’organiser une sesshin en rassurant tout le monde. Mais il est important de maintenir toutes les occasions de pratiquer. Cela demande des précautions : ces précautions, que certains contestent, sont pourtant la condition d’une continuité de la pratique ensemble.
D’ailleurs, Roland nous enseigne qu’appliquer les « gestes barrières » est une pratique de concentration et d’attention aux autres, qui est en phase avec toutes nos actions pendant une sesshin : cela demande l’attitude d’esprit « zanshin », l’esprit qui demeure.

Alors comment faire ?

Tout d’abord, il faut évaluer la capacité maximale de participants que le lieu peut recevoir en respectant les règles. La sesshin de l’Arche reçoit habituellement près de 60 participants: ici, le nombre avait été limité à 40 pour permettre de respecter une distanciation sociale de 1 m entre les personnes (c’est la distance minimale réglementaire appliquée en France) dans le dojo, au réfectoire et pour espacer les couchages dans les dortoirs. (C’est pour les mêmes raisons que, cet été, la capacité maximale d’accueil à la Gendronnière avait été réduite à 120 personnes.)

Dans le dojo, la disposition des pratiquants est donnée par l’installation préalable de zafutons répartis en respectant une distance entre chacun. On y entre avec le masque qu’on enlève une fois installé(e); et on le remet pour kinhin, pour chanter ou pour les cérémonies. C’est le shusso, aidé des kyosaku, qui veille au respect de ces règles dans le dojo.

Dans le réfectoire, les places à occuper peuvent être marquées sur les tables par un bout de scotch coloré, de façon à être en quinconce sans personne en face de soi. On y entre également avec le masque qu’on garde pendant le chant du supra des repas.
Il faut prévoir un responsable qui explique et place les personnes: ce peut être le responsable du service ou une personne dédiée au Covid. De même, aux moments des repas, une personne distribue du gel à l’entrée du réfectoire.

Dans le dojo et le réfectoire, le shusso peut utiliser une petite clochette pour inviter chacun à remettre son masque : cela fonctionne bien car, en sesshin, nous sommes habitués à suivre les sons.

Le café, ou la buvette s’il y a un pot, sont des moments qui demandent une attention particulière pour préserver la convivialité en même temps que les précautions : le mieux est de servir le café avec le masque et de s’éloigner à l’extérieur pour le boire et discuter sans le masque en maintenant une distance avec ses proches. Quand il pleut et que les salles sont petites, cela peut être difficile à organiser, ce fut le cas à l’Arche: il est alors possible de servir le café en restant à sa place à table.

Concernant les contacts manuels, il faut limiter au maximum les contacts avec les objets communs ou partagés et distribuer du gel partout où ils sont nécessaires : à l’entrée du réfectoire, pendant les samu ou ateliers…

Une personne « responsable Covid » sera nommée pour veiller à la mise en pratique de ces précautions.

En résumé, les règles à appliquer sont assez simples :

  • à l’intérieur des bâtiments, on porte le masque dans tous les déplacements et on le retire une fois qu’on est arrivé à sa place si on a une activité calme et silencieuse et qu’on est distant les uns des autres d’une distance de 1 m (exemple : en zazen, en mangeant, en cousant,…)
  • à l’extérieur, on peut retirer son masque à chaque fois que cette distance est respectée
  • pour ce qui est des contacts, on se lave les mains (savon ou gel) régulièrement et à chaque fois qu’on touche des objets collectifs.