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Les déchets organiques comme pratique …
Par Edgar Senyu Koeb, Londres, Royaume-Uni
North-London Dojo – Caledonian Road
Le petit seau en plastique vert est juste là, dans la cuisine du dojo à côté du réduit du soupirail. Il est là depuis que le North London Group a emménagé dans un sous-sol de la Caledonian Road en 2012.
À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de collectes de déchets organiques à Londres. Nous avions un récipient beaucoup plus grand dans le réduit du soupirail et nous y vidions les sachets de thé et les boutures de fleurs du « petit seau vert ». Toutes les deux semaines, l’un d’entre nous devait transporter ce grand conteneur lourd (et entretemps devenu très malodorant) dans le voisinage, à Camden, où il y avait une collecte de déchets organiques.
Les choses sont beaucoup plus faciles maintenant, car le district d’Islington entretient un certain nombre de grandes poubelles alimentaires brunes dans le voisinage. Et depuis un an ou deux, nous obtenons les sacs de déchets biodégradables verts gratuitement et cela nous permet une manipulation propre et rapide des déchets.
Le Nord de Londres est très densément peuplé. Peu de gens ici peuvent se permettre d’avoir un jardin et encore moins une installation de compostage domestique. Nous devons nous appuyer sur les systèmes communautaires de collecte des déchets alimentaires. Ayant passé une année à La Gendronnière dans les potagers, j’ai appris une ou deux choses sur le compostage. Là où d’autres voient des sandwiches moisis et des épluchures peu appétissantes, je vois des milliers de petites créatures produire de l’humus riche et odorant. Je vois un sol plein de vie et des délicieux légumes pousser. Il n’y a pas beaucoup de Londoniens qui peuvent profiter d’une telle expérience…
Il est donc très encourageant de voir de plus en plus de gens remplir les bacs bruns. Mais il y a encore beaucoup à faire : tout d’abord, trop de nourriture est encore gaspillée. De plus, beaucoup de déchets organiques se retrouvent encore dans les décharges, produisant le méthane coupable de changement climatique, et on voit encore beaucoup de sacs de plastique dans les bacs bruns, bien que les solutions de rechange biodégradables soient facilement disponibles.
Dans le dojo, la collecte des déchets alimentaires est encore loin d’être facile. Le conteneur marron le plus proche est à dix minutes et quelqu’un doit se rappeler de prendre le sac biodégradable rempli avant qu’il ne commence à pourrir tout-à-fait dans le dojo. Nous ne produisons pas beaucoup de déchets organiques : quelques tiges de fleurs, des grains de café, des sachets de thé et quelques pelures de banane. Aussi, il serait bien plus facile de les jeter dans les déchets non triés juste à l’extérieur du dojo et d’économiser ainsi dix précieuses minutes de notre journée de vie citadine « surbookée » !!
Comme réponse, j’ai trouvé l’inspiration dans un passage du Soutra de Vimalakirti où le célèbre pratiquant laïc explique comment un Bodhisattva devrait maîtriser la Voie bouddhiste : « Bien qu’il [le Bodhisattva] sache que les terres de Bouddha et les êtres vivants sont vides, il travaille constamment à purifier les terres » (Le Soutra de Vimalakirti, traduit par Burton Watson – chapitre 8.)