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Par Emanuela Dōsan Losi
Je n’ai pas connu Maître Deshimaru, mais dès le debut de ma pratique au dojo de Turin, en entendant parler souvent de lui, c’est comme si je l’avais déjà rencontré et cela a été ma première fois, mon premier contact.
A l’entrée du dojo il y avait un panneau avec la photo du Temple zen de La Gendronnière et le dépliant du camp d’été. Il me devenait de plus en plus familier juste en entendant parler de lui, comme s’il était vivant.
Puis, la deuxième rencontre avec lui, fut quand je suis allée pour la première fois à La Gendronnière, à la session de Printemps en 1992. Le lieu, imprégné de l’énergie de la pratique du zazen, du samu, de la beauté de la nature m’a tout de suite fait ressentir chez moi comme jamais. Après le zazen du matin, comme on fait encore aujourd’hui, on allait sur sa tombe et on faisait gassho. Il y avait eu aussi la commémoration du 10ème année de son décès. Le profond respect que ses anciens disciples montrait à son égard, encore 10 année après sa mort, m’induisait naturellement au même respect et à une grande reconnaissance pour le cadeau que moi aussi j’avais reçu : la pratique du zen et le Temple zen de La Gendronnière. Ma reconnaissance allait aussi à toutes les autres personnes que d’après lui avaient continué la pratique pour la transmettre aux autres.
La troisième rencontre fut par les livres. Pendant les premiers mois de pratique, j’avais évité de lire quoique ce soit sur le Zen pour préserver une expérience vide de préjugés. J’ai acheté les premiers exemplaire de l’ « Intégral de l’enseignement oral de maître Deshimaru à La Gendronnière : Gakudoyojin-shu, Le zen de Dogen, Le livre du Kesa »… Certains je les ai lus plusieurs fois et je ressens toujours le besoin de rester en contact avec son enseignement oral parce qu’il me parle i shin den shin. Les siens sont des livres qui me donnent une compréhension intuitive : lire des mots et comprendre au-delà des mots. C’est aussi une lecture qui me donne l’impression d’être là, dans le dojo, à écouter son enseignement.
La quatrième rencontre a été pendant mon premier ango au Japon. J’ai encore ressenti une forte reconnaissance envers lui parce qu’il n’a rien manqué de nous transmettre du Zen Soto.
Cette année on a célébré le 50ème anniversaire de sa venue en Europe et le 35ème année de sa mort. Et sa mission continue.